Favelas
L’architecte comme « encarteur » de conflit.

 

 
 

Les zones urbaines informelles sont une somme de lieux et de croisements de flux dans un contexte d’interventions fragmentaires et contradictoires. Les différentes sphères du pouvoir public se superposent sans coordination, incapables de produire de nouvelles subjectivités.
L’élaboration de cartes pour chacun de ces lieux devient une tâche qui articule l’interprétation des signes avec la signification des risques et conflits, questionnant la propre notion de ville institutionnelle.
Encarter les réalités mobiles comme celles des Favela exige d’identifier les facteurs stratégiques offrant des possibilités d’évolutions et d’interactions. Pour cela ces cartes s’assimilent à des diagrammes, des idéogrammes et autres simulations dynamiques où fusionnent relations, activités et forces qui traversent ce territoire. Ces cartes qui compriment des informations stratégiques sont capables de décrire les potentialités. La carte comprise comme un registre cartographié du conflit dans ces lieux doit permettre sa transformation. Cette simulation esthétique (figurée) des processus dynamiques qui implique un diagnostique permet simultanément de lire, d’étudier les processus, de représenter et de synthétiser les informations objectives et subjectives. Le fait est que de tout l’Etat et de tout le territoire qui parle avec cette partie de la ville, celle-ci est seulement écoutée comme un problème.
Que peut y faire l’architecte, impliqué et lancé dans ce territoire de hautes intensités en processus de désertification quand à l’avenir ?
Aujourd’hui il existe plus de risques et contraintes à chercher à développer une connexion communicative avec les habitants.
Ainsi, au lieu d’un urbanisme de Master plan et de Normativité, nous devons chercher à penser et à agir dans la ville informel, avec le sentiment que les opportunités, sont des alternatives guidées par une lecture attentive des conditions locales et par l’écoute des demandes. Du point de vu de l’architecte, il est nécessaire d’identifier quels sont les points d’inflexions des pièces que nous devons connecter pour permettre de devenir ville ces parties aujourd’hui exclues des bénéfices de la l’urbanisation.
Nous savons qu’il existe des lobbies d’intérêts qui exercent de fortes pressions sur les municipalités et décident de questions fondamentales qui vont de la forme d’occupation des terrains jusqu’à la délimitation des itinéraires ainsi que la valeur des trajets des transports publics.
C’est tout un modèle excluant qui marginalise des décisions ce groupe du reste de la société, et c’est celle-là même qui doit être transformée pour offrir des points de passages entre ces deux mondes.

Jorge Mario Jáuregui

Traducteur : Alexandre Bullier