Favelas |
Les évènements de São Paulo et Rio de Janeiro |
embouteillage a São Paulo le jour de la dernier rebelión
Comme
on le sait, au Brésil, la société est très
inégalitaire et les politiques dites de «developpement»
ne le sont que pour une part minoritaire de la population. Et ceci se
constate chaque fois plus clairement.
Tandis que les «ressources» se chiffrent à des millions
et des millions de dollars (Produit Interne Brut, banques comerciales,
grandes fortunes produites par les grandes corporations...), pour l´immense
majorité de la population, la réalité quotidienne
est bien différente.
Bien peu de ce tout ce « fabuleux » développement n’a
à voir avec la réelle majorité des gens et encore
moins avec leurs possibilités d’évolution économique,
sociale et culturelle.
Ainsi,
il est bien clair que pour l'Habitant commun des grandes métropoles
brésiliennes (São Paulo, Rio, Recife, Belo Horizonte, Salvador,
Belém, etc.), ce modèle de dévelopement ressemble
de manière plus que suspecte à celui qui fut imposé
à l’époque de la dictature. Basé sur l’expansionnisme
des affaires et sur la concentration de capitaux, destructeur de l’environnement,
il se fonde sur une logique de l’indifférence et de l’exclusion
sociale (considerée comme un mal necessaire, un coup marginal)
et maintient la même structure de capitalisme sauvage.
D’autre
part, ces 25 dernières années, comme la plupart des pays
d'Amerique du Sud, le Brésil est entré dans l’aire de la
redémocratisation, ce qui lui a permis de reconquérir peu
a peu, libertés et institutions. Mais aujourd'hui, ce processus
montre clairement des signes de faiblesse et d'épuisement.
Il n’est pas possible, ou non souhaité, de dépasser
un modèle de démocratie représentative formelle; modèle
qui à présent se révèle impuissant pour transformer
les relations, les processus et les politiques sur lesquels se basent la
societé et le développement économique.
La démocratie « à la brésilienne » ne
parvient ni à gérer ses énormes gains, ni à
faire respecter les droits de l’Homme, ni à produire une
base économique juste et viable, au pouvoir politique participatif.
Pour
cette raison, il est urgent, comme le démontrent les dernières
vagues de rebéllion à São Paulo et Rio de Janeiro,
de repenser la nature de ce développement d’un autre point
de vue. La citoyenneté y occuperait une place aussi importante
que celle du marché, offrant de nouvelles possibilités,
articulant ainsi insertion dans les marchés globaux et développement
local.Ceci est le grand défi, auquel pourtant guère d’attention
n’est prêtée, ni du côté des décideurs
politiques, ni de celui des économistes.
Il n’existe que très peu d'investissements de « réflexion
» allant dans ce sens et peu de capacité politique. Seules
dominent la médiocrité bureaucratique de la part des institutions
Etatiques et une vision à court terme, et même s’il
paraît le contraire, (malgré la quantité énorme
de consultants economiques), la myopie et l’immediatisme, de la
part des secteurs privés.
Entre ces deux pôles, la société civile ne parvient
pas à articuler propositions et discours cohérents, capables
de générer l’adhésion à d’autres
alternatives.
C’est
ainsi que dans les grandes métropoles, (ou mégalopoles telles
que celles de São Paulo et Rio de Janeiro), le désordre
qui submerge la ville, est la preuve que les pouvoirs publics n’ont
aucune stratégie de development avec sécurité pour les citoyens les plus desfavorisés, et comme il se révèle
à postériori et comme toujours, il n'y a rien eu de fait là
où cela était nécessaire.
Et ceci se produit dans le domaine de la securité publique comme
dans ceux de l’éducation, de la santé, du logement
ou des transports, parce qu’au Brésil domine l’ideologie
du superavit fiscal : payer en premier lieu les 50.000 millions de dollars
anuels aux créanciers extérieurs. De cette manière, l’Etat
continue à être l’otage des créanciers et, la
population, des groups militaricés hors du contróle de l'etat (milicias, traficantes, etc).
Ces
faits montrent qu’à l’inverse de ce que l’on
imaginait, São Paulo est exactement comme le reste du pays, caractérisé
par une brutale désinégalité, qui concentre et ne
distribue pas les richesses.
Alors que Rio, Salvador et Recife se caractérisent par le côtoiement
de bulles de privilegiés et de poches de pauvreté et de
misère, configurant une situation quelque peu poreuse entre les
différentes zones et conditions sociales.
A São Paulo, au contraire, le mode d’expansion urbaine a expulsé
dans un premier temps les populations pauvres vers la périphérie,
créant en quelque sorte une “zone de privilegiés”, maintenue sous contrôle par les autorités publiques.
Cette périphérie était quasiment invisible. Les récents
évènements montrent que São Paulo s’est périphérisé
et que ses problèmes structuraux sont les mêmes que ceux
des grandes métropoles, différants seulement dans la disposition
territoriale.
Comme le disait Paulo Mendes da Rocha, "la classe dominante au Brésil, est la plus pouvre. La classe dite "haute" produit le désastre. Elle abandoné la ville et la population la plus pouvre l'occupe. Vous abandonnez une ville et an foundez une autre, comme Alphaville, parce que vous craignez la liberté". Entretien avec Ana Paula Souza, pour " Carta Capital", São Paulo, Août, 2007.
Il faut analyser les faits de deux manières: l’une globale,
l’autre ponctuelle.
Tout d'abords, il est necessaire d'analiser la relation entre la partie et le tout. Réaliser la lecture de la structure du lieu, en rapport avec le reste de la structure urbaine. Sans cela, aucune décision avec foundement ne peut être prise.
De plus est évident que des mesures ponctuelles doivent être adoptées
dans diverses zones, les plus problématiques et vulnerables.
Mais si on ne se restreignait qu’à celles-ci, ce ne serait
que mettre des pansements sur une plaie pour contenir l’hémorragie.
Pour comprendre le fondement de la question, il est important avant toute
chose de prendre conscience de la taille et des caractéristiques
de la blessure produite, ou bien, de voir si le problème est pris
dans son ensemble ou si l’on continue à tenter de “rafistoler”
les choses avec du sparadrap.
Pour s’acheminer vers une solution de fond, il est nécessaire
d’appliquer beaucoup plus de mesures, bien appliquées, tant
en politiques sociales, que dans les secteurs fondamentaux: création d'emploi, enseignement,
santé, infrastructures, habitation, milieu ambiant, révision
de la législation pénale, et réforme de la police
et du système carcéral.
Sans ceci, il n’y a pas de solution de fond, seulement colmatage.
Et, au travers de ces politiques publiques, inverser la dissolution entropique
de la norme publique et sociale.
En même temps, ces évènements mettent une fois de
plus en évidence la forme inadéquate d’intervention
des pouvoirs publics en relations aux défavorisés.
D’un autre côté, le système judiciaire est très
lent et descriminatoire, punissant ceux qui ne peuvent s’offrir
les services d’un avocat.
Conclusion
Si on ne combat pas fermement les inégalités sociales par
de forts investissements et interventions dans les domaines simultanés de l’éducation,
l’habitation d’intêret social, la santé, l’urbanité,
les transports et l’environnement, avec une ferme décision
politique de générer des emplois et des revenus accompagné d'une politique de sécurité civilisée intelligente, il n y
a pas d’issue possible, le problème n’est que repoussé,
jusqu’à sa prochaine éclosion.
Favela a Rio de Janeiro
Jorge
Mario Jáuregui,
(traduit par Elise Le Duc)
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