Miscelâneas
CCSP
Agregado Sensíble

Castellano Français

 

CCSP (Centro Cultural de San Pablo[1] )
Agregado Sensible

La implantación de este magnífico espacio semienterrado se da en un desnivel de veinte metros de altura, en una angosta franja de terreno entre una calle superior que es por donde se accede, y una autopista inferior que comunica el aeropuerto de Congonhas con el centro de la ciudad. El terreno longitudinal de 550 metros de extensión se presenta como un talud verde desde la autopista, y como una serie de ondulaciones de techos bajos y jardines que se incrustan en la construcción desde la calle de acceso. Como edificación, desde la autopista es casi invisible bajo el manto verde, y desde la calle de acceso, mas que como un edificio se percibe como una «ausencia de forma», como la insinuación de algunos gestos, convidativos, que estimulan a acercarse. Esto constituye paisajísticamente el elemento mas fuerte. La ausencia de un edifício, de una «forma», y la creación de un paisaje.

Desde el exterior al interior, y viceversa, se trata siempre de una continuidad, casi sin interrupciones, con transparencias e invitación a recorridos que atraviesan el lugar.
Las áreas funcionales tales como espacios expositivos, de reunión, de trabajo y de circulación, se flexibilizan a tal punto que se puede participar de las actividades paseando por los diferentes espacios, percibiendo las diferentes oportunidades que se ofrecen, desplazándose entre los usos sin no obstante entorpecerlos. Al contrario, la gran cantidad de actividades que se desarrollan y de gente que circula por las diferentes ambiencias, cerradas o abiertas, crea un clima de animación y de permanente fruición espacial. 

Es un gran mérito de este edificio poco difundido en el ambito especializado, pero muy conocido de los ciudadanos paulistas, el hecho de ser mas que un edificio, un dispositivo, una plataforma (literal y metafóricamente hablando) para la convivencia en un espacio realmente público y democrático, lleno de vida, donde construcción y naturaleza se imbrican  de manera inseparable. Con sus varios ingresos a los diferentes espacios, con la comunicación de todos sus múltiples niveles, y con una terraza–jardin/deck urbano muy acogedor, es un verdadero placer para los sentidos y un estímulo a la apreciación de la «constructividad» del artefacto lo que se nos ofrece.

Manejo de la topografia, manejo de la dimensión, manejo de la inserción urbana no estridente (pero contundente) y didactismo constructivo, son sus méritos mas elocuentes, pero no los únicos.

Continuidad espacial y carácter público sin duda remiten a la "escuela paulista", sintetizada por esta otra obra magistral que es la FAU-USP (y que recomiendo que sea visitada el mismo dia que se va al CCSP).

Rampas que atraviesan en varias direcciones el espacio interior, y otras que permiten el acceso a diferentes niveles desde la vereda ; circulaciones «por abajo», «por el medio» y «por arriba». Continuidad de los diferentes sectores de la edifición a traves de las múltiples «bandejas» que, interconectadas por las rampas y circulaciones, amplian las posibilidades de uso. 
Este continuum espacial–funcional estimula la inmersión en esa amalgama constituída por edificación y usuários.

El jardin interior (revelando la topografia, interiorizando grandes árboles y con una densa vegetación), los jardines exteriores como ampliación de la vereda, la terraza verde como sala de  estar urbana y los patios interiores, crean un clima muy acogedor para cualquier edad, aunque esté dominantemente utilizado por jóvenes.

Gran integración urbana, atravesabilidad del espacio y del "objeto", usos dentro, fuera, debajo, y sobre lo edificado. Límites difusos entre "público" y "privado", entre edificio y calle y entre edificio, jardines, "patios", techos y veredas que se continúan al exterior. Difusión de los límites de lo edificado y percepción de las "plataformas utilizables" a diferentes niveles, como bandejas que se interconectan permitiendo visuales para abajo, para arriba, para las laterales, a través, etc. 

Continuidad espacial, carácter público, riqueza ambiental, flexibilidad funcional, creación de un paisaje singular y una gestualidad urbana "soft", son remarcables méritos de esto que podríamos denominar como «agregado sensible» en el sentido deleuziano.

[1] Arquitectos Eurico Prado Lopes y Luiz Benedito de castro Telles, 1978/1982

Jorge Mario Jáuregui

CCSP (Centre Culturel de São Paulo [1])
Agrégat Sensible 

Ce magnifique espace semi enterré se déploie sur vingt mètres de haut, le long d’une étroite bande de terre ceinturée par la rue d’accès, et une autoroute en contrebas qui relie l’aéroport de Congonhas au centre de la ville. Le terrain longitudinal qui s’étend sur 550 a l’aspect d’un talus verdoyant depuis l’autoroute, et d’une série de plans en escaliers de toits bas et de jardins qui s’incrustent dans la construction depuis la rue d’accès. Sous ce voile de verdure, l’édifice est presque invisible depuis l’autoroute, et, depuis la rue d’accès, il ressemble plus à une « absence de forme » qu’à un bâtiment, à l’insinuation d’une gestuelle qui, par son caractère accueillant, invite le passant à s’en approcher. C’est cela qui constitue l’élément le plus fort en termes de urbanisme-paysager. L’absence de bâtiment, l’absence de toute forme, et la création d’un véritable paysage.

De l’extérieur vers l’intérieur, et vice-versa, la continuité domine, faite de transparence et d’invitations à parcourir les lieux, sans presque aucune interruption.

Les espaces fonctionnels ainsi que les lieux de réunions, d’expositions, de travail et de passage, sont si flexibles qu’ils permettent, en y circulant, une forme de participation aux différentes activités qui s’y déroulent. Simplement en s’y déplaçant, l’on perçoit les différentes possibilités qui s’y offrent, sans rien interrompre. Au contraire, le grand nombre d’activités qui ont lieu, et de personnes qui circulent à travers les différents espaces, ouverts ou fermés, créent un climat stimulant d’animation et de délectation spatiale permanente.

Le fait d’être plus qu’un simple bâtiment, mais un dispositif, une plateforme (aux sens propre et figuré) pour le déroulement d’une vie commune dans un espace remarquablement public et démocratique, débordant de vie, et où construction et nature s’imbriquent de manière inséparable, est un grand mérite de ce construction. Si celui-ci reste peu diffusé dans le monde spécialisé des architectes-urbanistes, il est généralement bien connu des citoyens paulistas[2]. Par ses nombreux accès aux différents espaces, par une communication fluide entre tous les niveaux, et par une « terrasse-jardin/pont urbain » particulièrement accueillante, c’est un plaisir pour les sens, une stimulation de l’appréciation de la « constructivité » de l’artefact qui nous est offert.
Maîtrise de la topographie, maîtrise de la dimension, maîtrise de l’insertion urbaine harmonieuse (bien que contondante) et didactisme constructif, sont ses mérites les plus éloquents, mais pas les seuls.

Continuité spatiale et caractère public sont sans aucun doute des éléments propres de « l’école paulista », dont l’autre œuvre magistrale qu’est la FAU-USP est bonne une synthèse (que je recommande d’ailleurs vivement de visiter dans la foulée du CCSP).

Des rampes d’accès qui traversent l’espace intérieur dans de nombreuses directions, d’autres qui permettent de rejoindre différents niveaux depuis le trottoir; dynamiques circulatoires « en bas », « au milieu » et « en haut ». Continuité entre les différents secteurs du bâtiment à travers les nombreux « plateaux » qui, interconnectés par les rampes et les couloirs ouverts, voient leurs les potentialités d’usage amplifiées.

Ce continuum spacio-fonctionnel stimule l’immersion dans cet amalgame que constituent le bâtiment et les usagers.

Le jardin intérieur (permettant d’inclure de grands arbres et une végétation dense dans la topographie), les jardins extérieurs qui prolongent le trottoir, la terrasse verte comme une salle de séjour urbaine, et les cours intérieures, créent un climat particulièrement accueillant pour tous les âges, bien que les publics jeunes en soient les principaux utilisateurs.

Forte intégration urbaine, grande facilité à traverser l’espace et l’«objet », zones d’usage à l’intérieur, à l’extérieur, sous mais aussi sur la construction. Limites diffuses entre « privé » et « public », entre le bâtiment et la rue, entre le bâtiment, les jardins, les « patios », les toits et les trottoirs qui se prolongent à l’extérieur. Limites diluées des constructions, et perception des « plateformes utilisables » à différents niveaux, comme des plateaux interconnectés et offrant des lignes de mire de verticales, horizontales, transversales etc.

Continuité spatiale, caractère public, richesse de relations environnementales, flexibilité fonctionnelle, création d’un paysage singulier et gestualité urbaine « soft », sont des mérites remarquables de cette œuvre que l’on pourrait considérer comme un « agrégat sensible » dans le sens deleuzienne.

[1] De São Paulo
[2] Architectes Eurico Prado Lopes et Luiz Benedito de castro Telles, 1978/1982

Jorge Mario Jauregui
Traduit par Anthony Taïeb